MRAP50

Conférence de presse du 17 novembre 2014

lundi 17 novembre 2014 par mrap

Merci aux journalistes pour leur présence car les idées xénophobes et les mensonges, largement véhiculées par toute la sphère médiatique et les réseaux sociaux sur Internet, sont de plus en plus présentes dans notre société, au contraire de celles de fraternités portées par le mouvement antiraciste.

C’est incontestable, nous sommes dans un contexte marqué par la montée croissante des intolérances et des haines.

-Tenir les promesses en matière d’égalité.

Nous le disons solennellement, il y a urgence à agir afin que la France tienne ses promesses en matière d’égalité. Ce n’est pas le Mrap qui l’affirme, c’est ce que vient de déclarer, le 26 septembre 2014, Nils Muiznieks, Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, à l’issue d’une mission de 5 jours en France.

Ces propos n’ayant guère eu d’écho, au travers de quelques extraits, le Mrap veut en souligner l’importance.

« L’intolérance progresse et se manifeste par une recrudescence des discours et des actes racistes, antisémites, antimusulmans et homophobes (…) La classe politique, tant au niveau national que local, a une responsabilité particulière en matière de lutte contre l’intolérance et les discriminations. Ses membres ne doivent pas seulement s’abstenir de tout propos stigmatisant ou discriminatoire. Ils doivent aussi condamner clairement et fermement tous les propos haineux et promouvoir l’égalité.

Les immigrés et les demandeurs d’asile subissent de plein fouet l’intolérance et doivent, en outre, affronter des conditions de vie très difficiles (…) de nombreux demandeurs d’asile ainsi que des mineurs isolés étrangers ne bénéficient pas des conditions minimales d’accueil et se retrouvent dans des dispositifs d’hébergement d’urgence inadaptés à leur situation, voir à la rue (…)(Note du Mrap : à méditer par la préfecture de la Manche) Une série d’arrêts récents contre la France de la Cour de Strasbourg démontre la nécessité d’examiner de manière plus approfondie les demandes d’asile et d’améliorer des décisions rendues par les juridictions française dans le domaine de l’asile.

Les Roms migrants sont eux aussi, particulièrement victime de l’intolérance. Il s’agit pourtant d’une population réduite - moins de 20 000 personnes sur l’ensemble du territoire français - (…) Leurs besoins fondamentaux ne sont pas différents de ceux des personnes en situation de grande précarité : accès logement, aux soins, à l’éducation, à l’emploi. (…) Les gens du voyage, qui continuent à rencontrer d’importantes difficultés du fait du nombre insuffisant d’aires d’accueil (…) Il (le Commissaire) a encouragé les autorités à s’assurer que les communes respectent leurs obligations (Note du Mrap : à méditer par la préfecture de la Manche) et à poursuivre les réformes en vue de l’abolition des dispositions dérogatoires du droit commun, comme celle du livret de circulation et la commune de rattachement, qui s’appliquent encore au Gens du voyage. (…) »

Les militants des droits de l’Homme du Mrap et des associations constituant le Collectif 50 pour les droits des étrangers, partagent ici au quotidien la vie des sans papiers. Ils savent que le Commissaire Nils Muiznieks dit la vérité.

Les étrangers souffrent de l’arbitraire et de la précarité. Comme chacun, ils aspirent à l’autonomie, à l’insertion, et à l’égalité. En 1984, l’Assemblée nationale adoptait, à l’unanimité, la loi instaurant une carte de résident, titre unique de travail et de séjour, valable dix ans et renouvelable de plein droit. Ce dispositif a été grignoté par les réformes successives et l’accès à la carte de résident est devenu l’exception. La délivrance de carte de séjour temporaire, dont le renouvellement n’est jamais garanti, place les étrangers et les étrangères dans une situation d’insécurité qui les empêche de mener une vie familiale, personnelle et professionnelle normale. Nous allons donc proposer, à tous ceux qui croient à une France attentive aux populations fragilisées, d’interpeller le président de la République en lui adressant une carte postale pétition, lui demandant de revenir à la délivrance automatique de la carte de résident.

-Le mensonge de l’envahissement de la France.

Face à ce constat accablant, les unes se multiplient sur un prétendu « envahissement » de la France par les migrants clandestins et les images de Calais y contribuent fortement. Pourtant, les chiffres récents des autorités françaises et de leur homologues européens attestent que la France n’est pas la première terre d’accueil pour les migrants, et la Manche encore moins (pour un département de 500 000 habitants, les demandes d’asile enregistrées chaque année fluctuent autour de 100 !) La très grande majorité des entrées (et tentatives) sur le sol européen se font par la mer. La Méditerranée occidentale, qui comprend la zone entre le Maghreb et l’Europe du Sud (Espagne, Portugal, France, Italie) est la voie la plus empruntée par les migrants. L’île italienne de Lampedusa, connue pour les naufrages meurtriers régulièrement constatés à son large, est située sur cette route. Macabre record, en 2014, à la fin septembre il a été dénombré la mort de 3027 migrants en Méditerranée ! (22 000 depuis 2000, c’est plus que toute la population de Saint-Lô engloutie !) Certes, comparaison n’est pas raison, mais la nation est frappée de stupeur quand un militaire en opérations extérieures est tué ou qu’un manifestant écologiste meure victime des autorités légales. Quand la coupe de l’émotion, vis-à-vis de migrants voulant échapper à l’horreur, fera-t-elle réfléchir nos concitoyens et les convaincra qu’une politique de l’immigration consistant à élever des murs aux frontières méridionales de l’Europe, est un crime contre l’humanité ?

Banaliser l’inhumanité de l’accueil, c’est oublier la dure réalité à laquelle sont confrontés les migrants. Ce sont les guerres, les persécutions, l’insécurité, les catastrophes naturelles, qui poussent de nombreuses personnes à fuir leurs pays. Ces détresses ont souvent pour causes des droits des peuples mis au rancard, les ravages des politiques néo-libérales, celle du Fond Monétaire International qui s’acharne à démanteler les Etats et les services sociaux. Tant que les pays du Nord seront les propagandistes de ces politiques, nous n’aurons pour devoir d’offrir la liberté et la sécurité aux exilés venant les chercher, au péril de leur vie. Et en tout état de cause la France le fait modestement.

Les données relatives au nombre et au pourcentage d’étrangers en situation régulière par rapport à la population de pays européens, en attestent :

- Luxembourg (0,2 millions) soit 43 %

- Espagne (5,7 millions) soit 12%

- Autriche (0,9 million) soit 10,7%

- Allemagne (6,7 millions) soit 8,1%

- Royaume-Uni (4,3 millions) soit 7%

- Italie (4,2 millions) soit 7%

- Grèce (0,8 million) soit 7%

- France (3,7 millions) soit 6%

- Finlande (0,1 million) soit 2%

Au regard de la réalité des chiffres et de la comparaison avec les autres pays européens, dire qu’il y a trop d’étrangers en France est une escroquerie intellectuelle au service de la xénophobie. (le chiffre de 6% est constant depuis 1930)

Autre constat qui montre que la France fait un sort guère enviable aux migrants dont peu bénéficient d’une régularisation. Selon les statistiques communiquées par Eurosat, entre juin 2013 et juin 2014, notre pays a rejeté 83% des demandes d’asile instruites, (contre 74% pour l’Allemagne, 62% pour l’Angleterre, 47% pour la Suède et 36% pour l’Italie)

Nous pourrions mettre en avant bien d’autres arguments pour démontrer que l’Europe et la France utilisent tous les moyens possibles pour ne pas accueillir les réfugiés. Une évidence incontestable devrait, là aussi, faire réfléchir sur la manipulation dont est victime l’opinion. Du fait de la guerre, les Syriens sont plus de 600 000 en Jordanie (6,5 millions d’habitants dont 2 millions de réfugiés palestiniens), 700 000 au Liban (5,8 millions d’habitants) et un million en Turquie (76 millions d’habitants) La Suède (9,5 millions d’habitants) en accueille 17 000 ! Comme le souligne le Commissaire Nils Muiznieks, la France (66 millions d’habitants) peine à en accueillir 500 ! Où est l’envahissement ?

Contre l’empire des oligarchies de l’argent, la solution, aux drames de l’immigration, c’est agir en faveur d’un nouveau mode de développement fondé sur la justice, le respect, la réciprocité, le codéveloppement. C’est, notamment pour les pays les plus pauvres, augmenter substantiellement l’aide afin de permette à leurs populations de participer au progrès humain et d’être autosuffisantes. Le lien entre hégémonie libérale mondiale et émigration est incontestable. Pour preuve, aujourd’hui, le manque de perspective d’avenir ou la pauvreté poussent de plus en plus d’européens à quitter leur pays : Espagnols, Grecs, Italiens, Portugais, Roumains…La fuite des cerveaux s’accompagne de celle des jeunes chômeurs de l’union européenne désespérés par la crise. Jeunes chômeurs africains ou européens ont la même attitude et les barbelés de l’injustice ou de l’indifférence ne peuvent pas être la solution.

C’est une évidence, notre société est et restera définitivement multiculturelle. Dresser les uns contre les autres c’est, au contraire de faire vivre la fraternité, exacerber les communautarismes.

- Un discours médiatique ethno religieuse abusif.

Pour conclure sur les enjeux de fond, nous voulons aussi souligner l’importance de réfléchir sur une lecture profane des conflits et des guerres et d’en finir avec les seules interprétations ethnico religieuses colportées par les médias. En effet, la représentation qui est donnée de la situation internationale influence et détermine le regard que l’on porte sur celui venu d’ailleurs.

Aujourd’hui, au niveau international, s’agissant de conflits ou de guerres opposant des Etats ou des Etats à des « minorités », c’est bien souvent au travers des interprétations ethno religieuses que les médias rendent compte des situations. De même en France, s’agissant des conflits internes à notre société, l’on se trouve, de fait, face à la volonté de réduire des questions sociales à des questions d’affrontements religieux. Certes, il serait abusif de nier tout rôle au religieux ou de sous-estimer le danger que les dérives sectaires des intégrismes religieux représentent. Il est indéniable que la religion a toujours travaillé les sociétés, parfois de façon souterraine. Toutefois le démantèlement de l’action sociale des Etats, tout comme les politiques répressives menées par les gouvernements en place, laissent la voie libre à des mouvements qui se replient sur des valeurs identitaires et préconisent des modes de vie et d’organisation tournés vers un passé souvent mythifié, allant à l’encontre du progrès politique, social et économique. Les français sont largement sensibilisés aux dérives sectaires musulmanes (Wahhabisme, Salafisme) Mais, curieusement, pas à celles des groupes fondamentalistes chrétiens. Un de ses éminents représentants est le député de Saint-Lô, Philippe Gosselin, ultra à la pointe du combat parlementaire et dans la rue contre l’évolution du mariage et qui a signé un amendement demandant le déremboursement de l’interruption volontaire de grossesse !

- Se mobiliser toutes et tous avant qu’il ne soit définitivement trop tard

Tout cela : montée de l’intolérance, égalité bafouée, stigmatisation des réfugiés, dominante médiatique ethno religieuse, peut laisser craindre le pire que traduit un Front National sorti aux élection européennes comme le premier parti de France. Chaque jour un peu plus, les thèmes populistes, indignes de notre République, nourrissent l’extrême droite mais également une droite « décomplexée. »

La mondialisation engendre un monde brutal où les inégalités de classe s’accroissent. Les politiques de stigmatisation ont pour but de faire diversion. Oui, il y a donc urgence à se mobiliser, toutes et tous, contre une idéologie libérale qui, pour imposer l’austérité, organise un racisme institutionnel stigmatisant : immigrés, descendants de l’immigration, musulmans, Roms… et instaure une concurrence généralisée entre eux et toutes les autres victimes d’un même système profondément inégalitaire : français de souche, sans logement, sans travail, sans ressources, sans droits….

A ceux qui ne veulent pas voir que la bête est revenue, qui ne veulent pas entendre la tempête, nous rappelons les paroles du Pasteur Martin Niemöller « Quand ils les ont emmenés (…), je me suis tu. Lorsqu’il sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester » Le temps se rapproche où il sera définitivement trop tard.

.Le rôle des acteurs civiques.

Les acteurs civiques, et aux premier chef les élus locaux et l’Etat, doivent tout faire pour empêcher une catastrophe en reconnaissant le rôle essentiel du monde associatif et son apport déterminant à la vie démocratique. Nous en sommes loin et l’indifférence manifestée à son égard ne peut que favoriser la violence et la désespérance sociale.

Pour preuves. Le 2 mars 2014, François Briére écrit au Mrap qui l’a interpellé : « Si les saint-lois nous accordent leur confiance les 23 et 30 mars prochains, vous pouvez compter sur ma motivation et celle de mon équipe municipale pour mettre en place des mesures symboliques et significatives sur Saint-Lô afin, selon l’intitulé même de votre association, de lutter contre le racisme et promouvoir l’amitié entre les peuples. Une fois le scrutin passé, nous prendrons rapidement contact avec votre association pour faire un tour d’horizon des sujets qui nous préoccupent conjointement, et pas seulement de questions ponctuelles. Nous serons très attentifs à vos propositions. »

Ces engagements étant restés lettre morte, nous avons relancé le maire par un courrier du 9 septembre 2014, demeuré sans suite. Aujourd’hui, comment ne pas se sentir bafoués et trahis. La vérité est-elle dans la manière dont le maire a répondu à la demande du collectif pour les droits des étranger, de « parrainer » une famille kirghize s’étant vu refuser le statut de réfugié ? Certes, le 3 mai dernier, un baptême républicain, acte symbolique, a eu lieu. Mais le maire, qui a officié sans écharpe, a pris ses distances avec cet acte militant !

Le Mrap ne demande pas à Monsieur le maire de Saint-Lô de soutenir ses positions mais, eu égard à ses engagements, d’avoir au moins la courtoisie et le courage d’affirmer ses convictions concernant ;

la demande de débaptiser la rue René Lebrun, compagnon de route des idées d’extrême droite

la mise en place d’une plaque rappelant le drame du 17 octobre 1961 aux abords du Mémorial Afrique du Nord,

la valorisation du combat de Nelson Mandela au travers d’un lieu « Place de la Nation Arc en Ciel »

le gravissime conflit israélo- palestinien (face à 1800 tués Palestiniens dont 340 enfants, la municipalité a été absente lors du rassemblement le lundi 4 août pour dire halte au massacre et elle n’a pas répondu à la demande de mettre en berne, Place du Général de Gaulle, les drapeaux israéliens et palestiniens).

Broutille par rapport à l’essentiel, mais marquer un minimum de considération pour les associations, c’est, Monsieur l’adjoint au maire délégué à la vie associative, faire preuve de civilité et répondre au courrier du Mrap regrettant les nouvelles modalités bureaucratiques et tatillonnes, traduisant de la suspicion à l’égard des militants associatifs, pour la délivrance par la collectivité de 500 photocopies gratuites par an.

Quant à Madame la préfète, elle est la représentante d’un Etat qui attache une importance particulière aux contacts réguliers avec les associations ou collectifs des étrangers reconnus au plan local ou national (circulaire du 28 novembre 2012 déjà oubliée !), Etat qui a signé avec les associations, le 14 février 2014, une Charte d’engagements réciproques.

Pourtant Madame la préfète et ses services, ne font plus dorénavant aucune réponse aux courriers qui lui sont adressés par le Mrap :

lettre du 30avril 20104 relative à l’hébergement des personnes en situation de détresse,

lettre du 25 septembre 2014 relative au schéma départemental d’accueil des gens du voyage adopté le 5 décembre 2002 et toujours non réalisé (localisation des aires de grands passages), suite à la position constructive du président du conseil général,

lettre du 6 novembre 2104 relative aux menaces annonçant un recul considérable du soutien public à la vie associative.

Madame la préfète oppose d’ailleurs, la même attitude à l’égard des collectifs.

Ainsi, il y a un affichage porteur de dialogue et une réalité bien différente lorsqu’il s’agit de débattre d’une société fondée sur l’égalité des droits, la justice sociale et la fraternité. Nous ne voulons laisser planer aucune ambiguïté. Quand les rouages se grippent la responsabilité en incombe au gouvernement et pas aux fonctionnaires qui se doivent de faire preuve de loyauté à son égard et sont confrontés à la baisse des moyens. Au demeurant nous savons que, sur des dossiers individuels, les fonctionnaires de la préfecture de la Manche savent faire preuve d’humanité.

Chacun s’accorde pour constater que le riche tissu associatif joue un rôle irremplaçable dans l’agglomération saint-loise. Incontestablement, des menaces importantes pèsent sur la vie associative. En effet demain, il s’agira de permettre les financements par des investisseurs privés de programmes d’une association ou d’une entreprise du domaine social. Puis de faire rembourser ces financements, avec des taux d’intérêts élevés, par les pouvoirs publics si l’association a atteint les objectifs sociaux qui lui sont définis, c’est-à-dire d’introduire des partenariats publics-privés dans le domaine social. C’est un projet préoccupant qui éclaire l’assèchement des financements publics. Il correspond à un vaste mouvement de marchandisation et de financiarisation de l’action sociale et de la société. Le Mrap s’étonne donc de ce qui semble être l’inaction de l’Office de la Vie Associative

Nous le soulignons à regret : le choix du silence et donc de l’indifférence contre les repères moraux, les valeurs et les principes, nous inquiète beaucoup. En effet, c’est conforme au vieux thème du libéralisme pour qui le premier c’est l’individu et la société finalement qu’un agrégat d’individus.

Madame la représente de l’Etat, Monsieur le maire, ne vous en déplaise, les associations d’éducation populaire comme le Mrap, font partie intégrante de la sphère publique et créent du lien social et de la solidarité. Le message que vous affichez publiquement est qu’un dialogue et des échanges normaux entre institutionnels et associations, sur des sujets importants, est impossible. Que reste-t-il alors pour œuvrer dans le dialogue à l’accomplissement de la République. Comment donner du sens au bien vivre ensemble ? Faut-il dire à tous les exclus, dont nous portons la voix collectivement, que vous refusez de nous entendre ?

Notre monde est aussi miné par le délitement institutionnel, la dévire libérale et la crise.

Dans un tel contexte, ne soyons pas surpris que des minorités veuillent faire valoir leurs droits hors du débat démocratique.

Madame la représentante de l’Etat, Monsieur le maire, mettre concrètement en actes une participation citoyenne réclamée par tous, c’est d’abord dialoguer sans tabou avec le monde associatif en ayant la volonté de le reconstruire et de le revivifier. Nous espérons donc que cet appel aura une suite.


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