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RESTAURER LA CONFIANCE ENTRE POLICIERS ET POPULATION

mardi 7 février 2017 par mrap

Le 3 février dernier les policiers ont manifesté devant la Direction Départementale de la Sécurité publique de la Manche. Que les forces de l’ordre réclament les moyens d’accomplir leurs tâches et expriment le malaise ressenti par beaucoup de policiers, est légitime. Que leurs syndicats appellent les citoyens à soutenir leurs revendications est compréhensible.

Pour être crédible cet appel doit avoir pour conséquence que les syndicats de police condamnent la violence qui vient d’avoir lieu à Aulnay sous Bois. Leur silence accréditerai l’idée qu’il ne s’agirait que d’une "bavure" de plus alimentant l’actualité quotidienne, mal inévitable et apparemment sans remède. Dans le cas précis, les faits commis par les quatre policiers auteurs ou complices sont particulièrement graves, voire ignominieux, et doivent être fermement sanctionnés.

Nous sommes loin d’une police authentiquement républicaine tournée vers l’ensemble de nos concitoyens, sans distinction d’origine, de sexe et d’appartenance sociale. Hors le respect des principes fondamentaux qui définissent à la fois le maintien de la sécurité publique et la liberté des personnes, une police efficace, et donc respectable et respectée, ne peut exister.

La question se pose de savoir si ce qui s’est passé à Aulnay sous Bois ne dépasse pas la simple "bavure" et n’est pas le résultat des tentations extrémistes qui guettent les forces de police. Certes une majorité de ces fonctionnaires est attachée aux valeurs de la République mais l’histoire nous a montré, dans un contexte propice aux débordements, que la police peut être au service d’un racisme d’ État : arrestation des Juifs lors de la "Rafle du Vel’ d’Hiv " en juillet 1942, massacre des Algériens le 17 octobre 1961. Comment ne pas s’inquiéter sachant que 51,5% des policiers et militaires ont voté pour le Front National, parti d’extrême-droite, en 2015 ! Ils seraient 57% aujourd’hui ! (étude du CEVIPOF) Que font et que disent leurs syndicats ?

Sans délai, un gouvernement ayant une vision claire de ce que doit être le sens de l’État et les enjeux de sécurité, doit prendre toutes dispositions pour restaurer la confiance indispensable entre une police de proximité, formée aux règles essentielles du droit, et les populations des quartiers populaires, par exemple en mettant fin aux contrôle aux faciès par l’usage du récépissé. C’est à ce prix que s’instaurera la paix dans ces quartiers.

A Saint-Lô le 7 février 2017


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