MRAP50

COMMUNIQUE

lundi 26 mars 2012 par mrap

Saint-Lô le 17 mars 2012

Fédération départementale de la Manche

Hôtel de Ville

Place Général de Gaulle

B.P. 330

50010 Saint-Lô Cedex

COMMUNIQUE

Le 19 mars au Mémorial AFN, en présence des autorités civiles et militaires, le cinquantième anniversaire du cessez-le-feu en Algérie sera commémoré. Cette cérémonie se rattache à la seule mémoire des 30 000 soldats français tués, il convient donc de rappeler l’autre vérité.

Parce que l’Algérie a été une colonie de peuplement, le coût humain de sa décolonisation fut exorbitant. Un quart de la population rurale fut déplacée dans des « camps de regroupement » qui étaient des camps d’internement, dans lesquels, selon les estimations les plus basses, 200 000 personnes moururent de faim, d’épidémies, ou furent victimes d’exécutions sommaires. Le peuple algérien continue aujourd’hui de subir les conséquences des essais nucléaires dans la région de Reggane, où des soldats français furent utilisés comme cobayes humains. Les populations eurent aussi à subir le putsch de l’OAS d’avril 1961 et ses actions terroristes contre l’indépendance de l’Algérie. De ses tragiques années subsistent encore en France des mémoires blessées, celle des algériens immigrés, celle des appelés, celle des « pied-noir », celle des « harkis ».

Le Mrap déplore que les associations d’anciens combattants et la municipalité de Saint-Lô, refusent que soit rappelé le crime d’Etat du 17 octobre 1961 et les journées meurtrières qui l’ont suivi où des manifestants algériens furent jetés à la Seine par la police du préfet Maurice Papon. L’apposition d’une simple plaque aux abords du Mémorial aurait été le symbole de la volonté de faire converger les mémoires et de parvenir à des relations apaisées et fraternelles entre les peuples français et algériens.

Les séquelles de cette guerre coloniale, avec la pratique institutionnalisée de la torture, les viols, les disparitions, les villages rasés au napalm, sont l’une des causes du racisme actuel. Cinquante ans après la signature des accords d’Evian, le temps est venu que la France reconnaisse les crimes dont l’Etat s’est rendu coupable avant et pendant la guerre d’Algérie. La cérémonie qui aura lieu le 19 mars 2012 à Saint-Lô y contribuera-t-elle ? Sans doute pas.

Le travail des historiens, de part et d’autre de la Méditerranée, restera donc pour longtemps encore, d’une importance primordiale pour que le lourd tribu humain d’une guerre de huit ans, trop longtemps appelée par la France « événements d’Algérie », soit reconnu.


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